À trop crier au loup, on finit par ne plus y croire !
Chaque année nous apporte son lot d’alertes “mortelles” pour nos enfants…
Et il est parfois difficile de trancher entre vrais dangers dont il faut se méfier et simples “légendes urbaines” qu’il faut avoir la sagesse d’oublier.
Cela nous concerne tous.
Un inconnu vous contacte et menace de divulguer des informations TRÈS personnelles sur votre vie… si vous ne réalisez pas certains défis. Que feriez-vous ?
Simple blague ou réelle menace ?
La question s’est dernièrement posée avec le “Momo Challenge”… qui a envahi les réseaux sociaux, s’est propagé par bouche-à-oreille entre parents à la sortie de l’école et qui est même arrivé jusqu’à l’Assemblée nationale.
Rien que ça !
Momo, cette créature qui sévit sur WhatsApp
Tapez “Momo Challenge” dans un moteur de recherche, et vous tomberez sur ce visage effrayant :
Une femme aux cheveux filasses, au sourire machiavélique et aux yeux exorbités. Sa tête étrange peut donner quelques frissons aux âmes sensibles !
En parcourant le net, vous pourriez voir que cette créature sévit sur la messagerie WhatsApp, depuis le début de l’été.
Quand on sait à quel point cette application est utilisée chez les ados, et que c’est l’âge où ils sont prêts à relever des défis parfois stupides ou dangereux, il y a de quoi s’inquiéter !
Les curieux qui entrent en contact avec Momo, se voient proposer 50 défis qui, s’ils ne sont pas réalisés, entraînent la divulgation d’informations personnelles.
Momo se vante de pouvoir récupérer l’adresse de votre domicile, votre identité complète, vos photos avec vos amis ou votre famille [1].
Chantages, vidéos violentes, menaces de mort… Momo ne reculerait devant rien pour arriver à ses fins [2].
L’étincelle qui a mis le feu aux poudres
Depuis juillet, quelques articles très alarmants ont été publiés en ligne. Mais il aura fallu qu’un député médiatise le Momo Challenge pour que la toile s’embrase.
Le lendemain de la rentrée des classes, un député des Hauts-de-Seine dépose une question écrite à l’attention du ministre de l’Intérieur [3].
Twitter et une certaine presse, avide de clics pour faire gonfler ses revenus publicitaires, prennent alors le relais.
Voilà la recette pour qu’en un rien de temps, une légende urbaine version 2.0 devienne virale !
Momo Challenge, un soufflé bien vite retombé
Dans sa question posée au gouvernement, le député évoque le suicide d’une jeune Argentine de 12 ans potentiellement lié au Momo Challenge.
Or, en seulement quelques clics, n’importe qui peut voir que ce suicide ne serait pas lié à ce jeu mais à des problématiques familiales beaucoup plus complexes [4].
Depuis début septembre, la presse sérieuse démystifie le Momo Challenge. Certains ont même tenté l’expérience.
Le 20 août, soit 2 bonnes semaines avant la panique en partie créée par le député, 20 Minutes avait publié un article dans lequel la journaliste expliquait avoir tenté de joindre Momo sur plusieurs numéros qui circulaient sur Internet.
Un seul a répondu. Un numéro français dont les messages relevaient plus des inepties d’un farfelu qu’une réelle menace inquiétante [5].
Même constat au Monde : “à la mi-septembre, Le Monde a contacté une dizaine de numéros de prétendus « Momo » : la moitié sont invalides, l’autre ne sont plus actifs depuis mi-août” [6].
Selon Google, depuis mi-août le nombre de recherches “Momo Challenge” est en forte baisse. Le buzz s’est vite essoufflé !
Tout ça pour ça ?
En France, la plateforme officielle Pharos [7] de signalement de contenus ou de comportements illicites sur Internet n’en a reçu que 10 sur toute la France pour le Momo Challenge [8].
On est loin d’un phénomène de grande ampleur comme le suggèrent certains médias.
Et a priori, aucun mort.
(À noter, l’ouverture récente d’une enquête de la gendarmerie sur le suicide d’un adolescent en Bretagne. Les parents suspectent que ce geste dramatique pourrait être lié à Momo Challenge mais rien n’est encore prouvé. Je suivrai l’affaire de près et vous tiendrai au courant si mes conclusions changent).
Dans tous les cas, pour raisonner sur des chiffres, les suicides des moins de 20 ans c’est 1000 décès par an, soit 3 par jour [9]. Et là, curieusement, pas de battage médiatique alors que ce sont des tragédies. Répétées, année après année.
Non, c’est certain, Momo Challenge n’est PAS responsable de dizaines de décès chaque semaine. Ce n’est PAS le grand danger qui nous a été annoncé. Nos adolescents ne sont pas TOUS menacés par cette pseudo-créature.
Les bonnes sources d’info…
Les médias veulent toujours être les premiers à dégainer.
Attention : les plus rapides sont rarement les plus sérieux.
Vérifier les sources, c’est la base du métier de journalisme. Certains bâclent le travail, quitte à alimenter de fausses rumeurs, créant la panique jusque dans les établissements scolaires.
Durant mes recherches, j’ai dû recouper plusieurs informations pour avoir des renseignements fiables et de qualité. Les premiers articles lus sur le web donnaient des informations fausses ou incomplètes.
Même l’auteur indiqué pour la sculpture prise en photo pour donner un visage à la créature Momo n’est pas le bon [10].
Pour la petite histoire, il s’agit de la figure traditionnelle nippone nommée Ubume. Mi-femme mi-oiseau, elle symbolise le fantôme d’une mère décédée lors de l’accouchement.
Les bonnes sources d’information sont rares.
C’est ce qui m’a poussé à vous écrire au sujet du Momo Challenge : vous aider à y voir plus clair, sans perdre du temps à faire toutes ces recherches.
Dur de ne pas envenimer la situation
Ne cédez pas à la tentation de diffuser des alertes dont vous n’avez pas vérifié la validité.
Cela inquiète tout le monde, souvent pour rien.
Si vous hésitez, privilégiez les articles de médias “historiquement sérieux”. Je veux parler des hebdomadaires et mensuels de la presse écrite nationale qui publient des articles de fond. Ils savent prendre du recul, mettre en lumière les faits, regarder les chiffres…
Tirer les leçons d’une affaire surmédiatisée
À la maison, je ne savais pas si mes enfants étaient au courant du Momo Challenge.
C’était effectivement arrivé jusqu’aux oreilles de mes collégiens, mais ils n’ont pas su me dire comment. Les médias, les copains ? Les deux ?
J’ai discuté avec eux des défis qui pullulent sur Internet. Défis plus ou moins stupides, plus ou moins dangereux. On a démystifié tout ça en leur parlant de l’envers du décor. Non, Momo n’est pas une vraie créature mais une simple sculpture préparée par un studio japonais d’effets spéciaux.
Je vous invite à faire de même avec vos enfants ou petits-enfants.
Le but de ces conversations est de les aider à détecter ce qui relève de la manipulation psychologique.
À l’avenir, s’ils se trouvent impliqués dans ce genre de jeux, ils pourront venir vous en parler facilement car vous aurez débroussaillé le sujet et ils sauront que vous serez à leur écoute, pour les aider, sans les juger.
Profitez-en donc pour déminer le terrain et renforcer la confiance entre parents et enfants.
Le vrai problème c’est que nos enfants et ados sont lâchés dans la nature que constitue Internet, sans armes et sans une vraie éducation sur le sujet.
C’est à nous de les protéger et de les guider dans un monde numérique qui se complexifie chaque jour un peu plus.
Et c’est l’une des raisons pour lesquelles je travaille actuellement avec un expert sur un pack pour maîtriser les écrans. Très complet, il nous permettra de mieux encadrer la place des écrans dans la vie de nos enfants et de nos ados ! Pour retrouver enfin plus de sérénité.
Ce pack est conçu comme une véritable boîte à outils pour aider les parents et grands-parents à mieux gérer les écrans dans la famille.
Pour être au courant de sa disponibilité, inscrivez votre adresse email – si ce n’est pas déjà fait – sur la liste des membres de la communauté SerenWays.
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Bien à vous,
Pierre Garnier
PS : Maintenant que vous savez que c’est une fausse rumeur, rassurez votre entourage en transférant ou partageant ce message !
Bonjour , à propos de la prévention en matière d’usage et pour éviter les jeunes seuls sur la toile les caisses d’allocations familiales suite à une expérimentation menée avec succès dans la Manche accompagnent la mise en place de la présence éducative sur internet . Il s’agit de professionnels , pour la plupart Animateurs en structures de loisirs ou d’accueil des jeunes qui ont pour mission d’etre au contact des jeunes sur le net , de communiquer avec eux , de les informer, de les rassurer ……ce sont des promeneurs du net . Il serait intéressant que les parents en connaissent l’
existence et les jeunes aussi . Rassurant pour tout le monde . Pour plus d’infos allez sur le site des promeneurs du net . Ils sont identifiés et on peut prendre contact avec eux sur la toile ou dans leurs structures . Cordialement.